Contre toute attente, BOLID’STER a choisi de ne pas faire marquer CE ses produits. Ce choix n’est pas définitif, mais justifié. Tour d’horizon.
Depuis avril 2018, la directive européenne 89/686/EEC sur les EPI (équipements de protection individuelle) est remplacée par une nouvelle version nommée 2016/425. Le changement le plus important concerne la certification prise en compte pour les nouveaux pantalons mis sur le marché. Ceux-ci doivent désormais répondre à la norme de certification EN 17092, plus logique dans son ensemble. Il est à noter que les pantalons faisant partie de collections déjà au catalogue des fabricants ne deviennent pas interdits à la vente. Ils peuvent être commercialisés jusqu'au 21 avril 2023. Après, les marques devront fournir exclusivement des équipements certifiés selon la nouvelle norme. Quant aux blousons que vous avez dans votre armoire, ils restent − bien évidemment − tout à fait valables. Enfin, il n'existe aucune obligation de porter des vêtements EPI, excepté les gants et le casque.
La spécification technique de la nouvelle norme EPI 2016/425 comprend trois niveaux de performance.
A chacun de choisir le niveau de protection qui correspond le mieux à sa pratique de la moto.
Niveau A
Il s’agit du niveau de protection le plus faible autorisé par l’homologation. Les équipements de niveau A bénéficient d’une conception qui privilégie l’ergonomie à la performance. Les vêtements seront plus légers, moins rigides et plutôt destinés à une pratique peu intensive ou par temps très chaud.
Niveau AA
Le niveau AA offre un juste milieu entre contrainte et qualité de protection.
Niveau AAA
Les équipements de niveau AAA bénéficient du plus haut niveau de protection requis par l’homologation. Destinés à une pratique de la moto intensive, il s’agit du niveau préconisé notamment en compétition.
Niveau B : protection abrasion sans protection choc
Niveau C : protection choc sans protection abrasion
Il s’agit du niveau A mais sans les protections choc ou en option
Tout d’abord il faut différencier norme et certification.
La norme est un étalon établi par des ingénieurs, qui ne fait l’objet d’aucune polémique. La norme se concentre sur une seule et unique mesure physique, par exemple, la résistance à l’abrasion par impact sur revêtement routier.
La certification est quant à elle, un outil commercial et politique élaboré par les acteurs économiques. La certification recouvre plusieurs caractéristiques d’un même vêtement (par exemple, l’absorption d’énergie au choc, la résistance à l’abrasion, la durée de vie du stretch, l’innocuité des substances, la dégradation des couleurs au soleil, etc.)
Les jeans BOLID’STER ne passent pas les certifications CE. Un HIP'STER par exemple, quelle que soit sa résistance à l’abrasion, ne peut prétendre qu’au niveau B ou C (les plus bas) car il n’a pas de protecteurs de chocs. Pourtant, sa résistance à l’abrasion le classerait en AA sur ce critère.
A l’inverse, il est possible de marquer CE un jean qui n’aurait qu’une très faible protection à l’abrasion, mais qui proposerait des protecteurs de chocs d’entrée de gamme.
BOLID’STER à fait le choix de passer des normes moto et EPI très exigeantes pour ses jeans :
Abrasion par impact (Cambridge 13595-2 et Darmstadt PWI 00162392)
Résistance à la coupure (NF EN 388 et 13595-4)
Résistance à la traction (ASTM-D 5034-95)
Résistance à la Déchirure (UNE EN ISO 4674-1 : 2004 Method B)
Éclatement (13595-3)
Résistance des coutures (BS-3320)
De ce fait, les performances mécaniques atteintes par les produits BOLID’STER sont très supérieures à tout ce qui est commercialisé à ce jour en matière de jeans moto. Il serait donc dommage de les marquer CE et ainsi de les confondre avec des jeans Kevlar® d’importation qui, selon nous, ne protègent pas suffisamment en cas de contact incontrôlé sur revêtement routier. Cela contribuerait également à la confusion générale dans l’esprit du consommateur et serait contraire à l’éthique qui nous anime.
Quand il est possible d’insérer des protecteurs de chocs dans les vêtements nous, le faisons (protecteurs CE niveau 2, vêtements ergonomiques conçus pour l’intégration et l’ajustement de ces éléments, etc.). Mais nous ne nous leurrons pas, la protection choc en moto est peu efficace (excepté casque, dorsale et airbag bien sûr) et les tests sont très peu exigeants (force de 50 joules…).
En revanche, la protection abrasion en revanche peut changer radicalement le bilan accidentologie, car les forces absorbées sont en milliers de joules. Par exemple, pour ses JEAN’STER, JENY’STER et HIP’STER indigo, BOLID'STER utilise une ARMALITH® qui a été testée selon le protocole 13595-2 à plus de 2,5 secondes de résistance à l’abrasion. Mais aussi des coutures sécurisées, une résistance élevée à la traction, la perforation, l’éclatement, la coupure, la déchirure amorcée. Autant de paramètres pas ou peu appréhendés par les certifications.
Étant donné que le protocole de la norme professionnelle 13595-2 est calé sur une vitesse de la bande abrasive à 8m/s, nous préférons communiquer en nombre de mètres de glissade sur goudron. Cela donne un aperçu plus réaliste de l’espérance de protection lors d’une chute moto.
Les JEAN’STER, HIP’STER et JENY’STER Indigo procurent une protection de plus de 20m en cas de chute moto incluant l’impact initial. Le RIDE’STER procure une protection de plus de 32m en cas de chute moto incluant l’impact initial.
BOLID’STER est donc réservé sur l’efficacité du marquage CE, même si l’évolution (17092) va dans le bon sens. Ce devrait être au marquage CE de prendre en compte les avancées technologiques d’une part et les besoins des consommateurs d’autre part, mais la péréquation exclurait la quasi-totalité des fabricants ou abaisserait (et cautionnerait) des niveaux de protection bien trop faibles. CQFD